On m'a toujours dis : "Si tu n'apprécie pas ce que tu vois ; tais-toi et regard ailleurs !"
Que dire sur moi ? Première question qui se pose en fait est : est-ce que ça t'importe réellement ce que je suis ? Bon faisons comme tout le monde et commençons par le début. Je me nomme... Nah quand même ! Pourquoi donner mon vrai nom sur Internet alors que ce qu'on y trouve est un ramassis de faux semblants et d'informations erronées ? Alors voilà, l'on m'appelle Jexx ou encore Maïra. J'ai 22 chandelles depuis déjà quelques mois, vis quelque part au Québec et suis une jeune femme passionnée. Passionnée par quoi ? Je dirais tout un tas de choses.
Je vais sûrement faire petite fille stupides, mais les animaux font partis intégrale de ma vie. Je suis la "maman" adoptive d'un très joli matou du nom de Rocky, des deux petits ratous (Kira et Mitsie) en plus d'un nouveau bébé furet (Mikko). Sans eux, mon quotidien serait bien morne et sans vie. J'en ai aussi fait mon métier car je suis technicienne en santé animale (l'équivalent de aide vétérinaire).
Passionnée d'écriture. C'est mon dada, ma raison de vivre et la raison de ce blogue. Car je vais y exposer quelques uns de mes écrits. Je me suis lancée dans mon premier roman à l'âge de 14 ans. Bien sur, c'était d'un médiocre pitoyable, mais ce fût tout de même l'esquisse d'un de mes romans actuel qui compte près de 300 pages à ce jour.
J'aime aussi les voitures. Pas très féminin me diras-tu. Mais qui a dit que j'étais très féminine ? J'aime bien les petits modèles sports et ce genre. Mon préféré pour le moment : Lancer Evolution X. J'aime aussi les plus gros modèles tel que les Mustangs, les Chargers, Challenger etc.
Sinon, je suis en couple depuis près d'un an. Il est donc inutile de dire que je ne cherche pas l'âme soeur sur ce site. Et finalement, bienvenue dans mon monde !
Voici une petite histoire de 23 courtes parties + un épilogue. Et je te mets un petit résumé pour que tu puisses savoir à quoi t'attendre en posant les yeux ici.
Résumé : Après une violente attaque qui décime complètement son groupe et la laisse pour seule survivante, Lumi doit lutter jour après jour pour sa survie dans la forêt qui ne lui avait jamais parue aussi hostile. Chaque pas lui amène de nouvelles épreuves plus éprouvantes les unes que les autres et pourtant, elle n’arrive pas à baisser les armes et à tout abandonner. Son corps proteste de douleur et son âme déchirée ne demande que la mort, mais le souvenir de son compagnon disparu et l’arrivée d’une nouvelle connaissance dans sa vie l’oblige à avancer malgré le chagrin que transporte son cœur. Lumi est une louve que les dieux ont abandonnée à son propre sort, mais qui ne veut pas se laisser abattre pour autant.
Partie 01
Recroquevillée sur moi-même, je fixais intensément mes pattes. Ces mêmes appendices recouverts de sang, de ton sang ! Que devrais-je faire : fuir ? Te laisser là, à leur merci. Les laisser s’aiguiser les crocs sur tes os. Remplir leur pense de ta chaire. Non, je ne pouvais m’y résoudre. Pas tant qu’il me resterait un souffle de vie, bien qu’il ne semblait plus en rester en toi. Alors s’il en était injustement ainsi, j’allais défendre ta simple dépouille de ma vie. Ne serais-ce qu’en hommage à ta loyauté, mon compagnon. Que ma fourrure, habituellement blanche comme neige, porte le rouge de l’ennemi en ta mémoire. Je ne les laisserai jamais t’emporter avec eux en enfer. Sous ma colère, mes pattes reprirent soudain vie, comme si elles ressentaient ma volonté qui, à ce moment précis, était de fer. Elles me soulevèrent de terre si promptement que je faillis en perde l’équilibre. Je priai alors les dieux, un court instant, pour qu’ils m’accordent leurs grâces et me pardonnent les fautes du passé. La neige à demi-fondue autour de moi, reflétait la lune, à peine sortie de ses nuages, aux rares endroits là où le sang ne s’était pas encore répandu. J’entendais leur souffle rauque et rapide résonner dans la clairière. Leur haleine putride me soulevais le cœur. Comment ceux qui nous ont créés ont-ils pu laisser de si horribles créatures se faufiler parmi nous ? Je relevai la tête, tentant de ravaler avec grand-peine le bouillon acide qui affluait dans ma gueule déjà pâteuse. La rage me consumait littéralement, elle me tenait debout, elle me gardait éveillée, lucide devant la mort éminente. Mon tendre compagnon, toi qui m’avait été si fidèle depuis le début, qui s’était montré protecteur jusqu’à la fin, aujourd’hui je te rendais la pareil de mon mieux. Aujourd’hui, on sonnait mon glas pour ta gloire, pour que l’on oubli jamais qui était le chef des Torahammas.
Ils avancèrent en direction ma fragile corpulence. Ce fut à ce moment, que le cri de guerre ou plutôt de désespoir résonna dans la nuit. Jamais plus ce clan n’existerait, détruit, anéanti. Ce long hurlement, déchirant, venant du plus profond de mon être conclurait cette épopée qui fut longtemps celle des tiens, mon compagnon, et des miens…
Quelle était mon nom déjà ? Ah oui, Lumi. Parfois Luminen aussi, tout dépendait de quel individu m’adressant la parole. Il s’agissait d’une sorte de politesse, dans le temps. Mais quel était donc ce jadis temps : celui où je n’étais pas couverte de sang et de honte. Encore entourée de mes semblables ? Sûrement ! Et que voulait-il déjà dire ce nom. Ah si ma cervelle pouvait se mettre en marche peut-être cela m’aiderait-il un tantinet, soit peu. Cela avait un certain rapport avec la couleur de ma fourrure si ma mémoire défaillante ne me trahit pas. Aussi blanche et pure que la neige, mais bien sur, c’était avant qu’elle ne prenne la teinte et la texture poisseuse du sang. Un autre nom me trottait aussi dans la tête depuis mon réveil : Voima. Signifiait-il vraiment quelque chose ou était-ce le contenu de ma boîte crânienne qui me faisait défaut. Difficile à dire, après tous les coups qui m’ont été si sauvagement donnés, je ne pouvais être en mesure de raisonner clairement. Et puis, si ce maudit soleil ne venait pas sans cesse me narguer de ses rayons trop lumineux pour mes pauvres pupilles, le mal de tête m’aurait peut-être enfin me quitter. Mais non, il me faudrait attende qu’il soit couché pour avoir ce répit. Mais, avais-je le temps d’attendre aussi longtemps ? Il me semblait que je devais enfin quitter mon lit de neige et entreprendre une route. Pourquoi donc ce sentiment ne me lâchait-il pas. Lui non plus n’aidait en rien à ce mal.
Dans un effort colossal, qui m’arracha une grimace de douleur, je relevai, de quelques centimètres à peine, cette tête qui me semblait peser plus d’une tonne. Une dépouille était étendu à seulement un mètre de ma couche d’infortune. Le corps meurtri de ce qui fut jadis un magnifique et puissant loup gris. Voima !! C’était son nom. Et oui, je devais vraiment partir, et ce pour le salut de mon âme. La vue de cette épave qu’était mon brave compagnon me fit gémir de douleur.
Que devrais-je faire sans lui. Il avait été toute ma vie. La source même de mon courage si minime soit-il. Le réconfort de mes nuits sombres, ma raison toute entière de me battre jour après jour pour ma survie. Dans une vaine tentative, j’essayai de me relever complètement. Chaque millimètre de mon corps protestait à cette agression. Qu’allais-je devenir ainsi esseulée ?
La neige tombait à gros flocons sur ma fourrure déjà trempée. La chaleur précoce du printemps, suffisante pour la transformer en eau une fois posée à terre, ne l’était guère pourtant pour me réchauffer. Je reprenais quelques forces auprès du corps de mon défunt compagnon, entourée de ce qui restait de ma défunte meute. J’en aurais grandement de besoin, ma survie en dépendrait.
Seule, dans ce décor bien triste et amer, je me posais diverses questions, qui me semblait-il, ne pourraient trouver réponse qu’en la voix des dieux si inaccessibles. On m’avait épargnée ! J’avais reçu mon lot de coups et d’insultes, si on pouvait appeler ça de cette manière. Ces bestioles n’avaient pas un langage que j’aurais pu qualifier d’articulé. Mais j’avais saisi l’essentiel, ce dont j’aurais bien pu me passer. Pourquoi étais-je toujours en vie ? Là, était la vraie question. Je détachai enfin le regard de ce corps qui allait bientôt commencer à se décomposer à cette chaleur et servirait sûrement de repas aux charognards passants. Une petite flamme s’alluma alors en moi : j’avais tout de même réussi une chose, celle à laquelle je tenais le plus. Ces immondices n’avaient pas eu le loisir de le dévorer. Je puisai alors dans ce tout petit réconfort pour me relever. Il était temps que j’entreprenne le voyage qui déciderait de mon sort. Je croyais déjà les dieux avec moi, puisque l’on m’avait laissée en vie. Mais à quel prix ? Une louve solitaire n’était à l’abri de rien.
Du moins, je réussissais à tenir bien droite sur mes quatre pattes, voilà déjà un bon départ. Je regardai, pour la dernière fois, celui qui à jamais resterait dans mon cœur. Et comme cela était coutume chez nous, je levai le museau au ciel et chantai pendant un quart de ciel l’hymne qui servait à conduire les âmes de nos valeureux vers le paradis. Là où les créateurs les attendaient à bras ouverts. Mon compagnon gagnerait des terres lointaines qui m’étaient encore interdites, là où je ne pouvais le rejoindre. Là où il n’aurait plus à se soucier de quoi que ce soit, y comprit moi !
Mon cœur battait la chamade. C’était à se demander s’il n’allait pas me sortir par la bouche. Leur odeur semblait partout : parfois je me demandais s’ils ne me suivaient pas à la trace, ou peut-être je devenais simplement paranoïaque. L’effet d’avoir été attaquée une première fois par ces immondices et en être sortie vivante par on ne sait quel miracle, n’excluait pas la probabilité qu’ils réitèrent leurs méfaits. Mon corps entier était en alerte, mes oreilles ne cessaient de bouger, et ce indépendamment de ma volonté. À chaque petit craquement, mes pattes se mettaient à courir malgré leur état de faiblesse, dans une direction que je ne connaissais guère. De plus, mon ventre criait famine, comme si j’avais besoin de cela à ce moment de crainte. Et ce foutu oiseau de nuit qui n’en finissait plus avec son hululement des plus agaçants. Si je continuais à ce rythme, j’allais devenir tout simplement folle. Cette forêt démente semblait contre moi. Eh ben voilà, j’étais réellement atteinte de folie. Comment une forêt pouvait-elle avoir la possibilité ou même la plus modeste intelligence pour jouer contre moi ?
Quel était donc ce bruit ! Je me retournai vivement. Il me semblait bien avoir entendu quelque chose qui n’allait pas de paire avec ce fond de nuit plutôt clémente. Comme un bruit de pas, un pas de course même. Ça y était, mon cœur battait plus vite qu’il ne l’avait jamais fait de sa courte existence. Le bruit s’était tu, mais j’avais l’étrange impression de ne pas être seule. Ma tête se tourna vivement vers ma droite ; un autre bruit qui n’aurait jamais dû être perçu dans la nuit feutrée dans laquelle je me trouvais. Il m’apparaissait clairement qu’on m’encerclait. Les poils de ma nuque se dressèrent d’eux-mêmes. M’avaient-ils laissée vivante dans le seul but de m’épuiser, me traquer pour mieux savourer leur victoire. Pour eux, était-ce une manière de ridiculiser la dernière représentante de mon peuple que j’étais, une fois de plus.
Aucun de doute, des bruits de pattes s’enfonçant dans la neige molle me parvenaient distinctement. Et ils se rapprochaient à grande vitesse. Mon pouls, déjà augmenté par la peur, doubla d’intensité. Je commençai à relever légèrement les babines sachant pertinemment que cela ne me serait d’aucune utilité, mais comment aller à l’encontre de mes instincts à un moment aussi critique. Mes plaies commençaient à peine à se soigner, ma tête venait de retrouver toute sa capacité, mais tout cela n’aurait servi à rien puisque mon heure allait sonner sous peu. Un autre individu, encore plus grand que les précédents, d’après la pesanteur de ses pattes sur la neige, embarqua dans la course. La queue entre les jambes, je ne cessais de tourner la tête dans tous les sens : ils arrivaient de partout !! Je vis alors, et avec horreur, leur silhouette se détacher dans le lointain. Comment espérer fuir ? Je n’arrivais plus à respirer. Mon coeur menaçait de lâcher à tout moment. Et puis, les ombres grossirent encore et encore. Mon dos se courba, mes poils se dressèrent, mes babines se retroussèrent complètement. C’était décidé : je vendrais chèrement ma peau.
-« Venez me prendre bande d’impures », sifflais-je entre mes dents.